Cet été, un de mes objectifs était de photographier une espèce animale peu commune que je n’avais jamais encore photographiée dans notre beau pays. Mon choix s’est porté sur les phoques. Ce sont des mammifères marins carnivores, appartenant aux pinnipèdes avec leurs corps en fuseau et leurs pâtes en forme de nageoires. Ils sont dépourvus d’oreilles apparentes et composent la famille des Phocidés. Ces derniers ont été mis sous les feux de la rampe malgré eux. En effet, depuis quelques mois, ils font l’objet d’une série de massacres : battus à mort, criblés de balles, décapités…
Inutile de vous dire que ces espèces sont à présent sur le qui-vive. Pour eux, attention humain = danger imminent.
Donc ce fut un challenge. Qui plus est, la répartition minimaliste des phoques sur notre littoral ajoute une difficulté supplémentaire, sans parler du coefficient de marée qui doit être conséquent et de la hauteur de la marée basse qui permet de découvrir des bancs de sables afin de constituer un refuge, une havre de paix pour nos amis les phoques.
Après diverses pérégrinations infructueuses, j’ai enfin pu côtoyer les phoques disséminés par petites colonies sur les rivages de la côte d’Opale. D’emblée, je me suis donné pour consigne de rester à une distance respectable afin de ne pas les déranger lors de leurs siestes salvatrices. Ces dernières sont d’une importances capitales. Elles permettent aux phoques de recouvrer des forces vitales et de se réchauffer au soleil. Au fil des heures, sur les bancs de sable ,ils se pâment et s’étirent de tous leurs membres.
Mais détrompez-vous les phoques ne dorment que d’un œil ! Au moindre bruit, ils sont en alerte, à la moindre silhouette suspecte, Ils commencent à onduler sur le sable pour s’évanouir rapidement dans l’eau.
J’ai du sortir l’artillerie lourde c’est-à-dire mon grand blanc, pour les non initiés ce n’est pas un requin, mais un objectif de 600 mm ouvrant à F4 associé à un extender III x 1.4 donnant une focale de 840 mm le tout accompagné d’un reflex plein format.
J’ai photographié des phoques gris animal grégaire, dont la taille chez un adulte peut atteindre 3 mètres et pouvant peser jusqu’à 300 kg. Ils se nourrissent de lançons, de cabillauds, merlus, colins et céphalopodes. Ce régime alimentaire engendre parfois des tensions avec les pêcheurs. Le Phoque gris est un apnéiste hors pair, il retient sa respiration pendant vingt minutes et peut descendre jusqu’à 130 mètres.
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